Enseigner les sciences et technologies aux plus jeunes pour préparer l’avenir
L’intérêt des élèves du secondaire à entreprendre des études menant à des métiers dans les sciences et la technologie semble diminuer au Québec comme ailleurs en Occident. 4
Cette tendance peut s’expliquer par le fait que ces études sont perçues comme difficiles et peu accessibles par les jeunes (Gauvreau, 2015).
Par ailleurs une expérience sociale, menée au sein d’une classe de secondaire 4 de l’école Sophie-Barat à Montréal, a souligné que la perte d’intérêt pouvait venir de l’aspect trop théorique et abstrait des enseignements (CRE de Montréal, 2017). En effet, certains des élèves interviewés ont reconnu se désintéresser des matières avec des concepts qu’ils ne parvenaient pas à visualiser, et donc à comprendre.
Il est tout à fait naturel et humain de se désintéresser des choses que l’on ne comprend pas ou qui semblent inaccessibles. Cela dit dans un monde moderne où les avancées scientifiques et les innovations technologiques sont en ébullition ; il est essentiel pour les jeunes de continuer à s’y intéresser. En effet, ces avancées ont permis de faciliter notre quotidien avec l’arrivée d’Internet, des smartphones, des paiements numériques ou encore de l’homme bionique.
Cela dit de nombreux défis restent en suspens notamment en santé dans la lutte contre les maladies incurables (maladie d’Alzheimer, de Charcot ou de Crohn pour ne citer que celles-ci) ; ou encore en environnement pour faire face au réchauffement climatique.
Il est important dans ce contexte de parvenir à maintenir l’intérêt des jeunes qui seront les acteurs du développement de demain.
Au niveau de l’enseignement au secondaire, cela peut passer par la démystification des matières scientifiques. La difficulté apparente et l’aspect trop théorique des matières telle que la physique, ont en effet tendance à décourager certains élèves. Il est alors important d’apporter plus d’exemples concrets aux concepts pouvant paraître abstraits. Rappeler que derrière les équations d’onde et la mécanique de Newton se cachent finalement nos fours à micro-onde et nos trajectoires de tir à 3 étoiles sur Angry Birds !
Par ailleurs, la rencontre avec de vrais chercheurs et, à travers eux, la découverte d’innovations scientifiques de domaines divers (virus tueurs de bactéries, exosquelettes décuplant la force des ouvriers ou encore impression 3D pour des objets sur demande) pourrait permettre de susciter leur curiosité face aux champs des possibles ! Il s’agit aussi d’une occasion pour les jeunes de comprendre les motivations de ces scientifiques, le type de personne qu’ils sont, ce qu’ils font vraiment et peut être de s’identifier à certains d’entre eux.
L’enseignement du secondaire se doit ainsi de donner du sens aux petites choses, pour raviver le goût pour les sciences et la technologie, afin que les acteurs du monde de demain gardent l’envie de prendre part au progrès !
Cela dit dans cette quête pour exalter l’intérêt des plus jeunes, il est aussi important de conscientiser les esprits. Car comme l’écrivait Rabelais, « science sans conscience n’est que ruine de l’âme », et si le progrès peut sauver des vies, il peut également faire la guerre.
Par N.M.